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March 1, 2025
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Voici le transcript de cette prise de parole :
Alexandra Carraz-Ceselli : "Je voudrais maintenant qu'on donne la parole à un autre une autre de nos grands témoins de la soirée : c'est Virginie. Virginie, on se connaît parce que je t'ai reçu à une émission qui s'appelle face à la lyonne où on a parlé de ton projet à impact puisque toi tu as cofondé co-créé une application mobile Check It Easy qui a vocation à sauver des vies. Est-ce que tu peux nous en parler
Virginie Delplanque : oui alors donc c'est un projet qui s'est en effie transformé en société à mission en juillet 2022. On l'a cofondé ce projet à trois. Parmi les trois il y a un professeur en réanimation anesthésie qui est rattaché à Sorbonne Université et qui est Chef de Service Réanimation à la Pitié Salpétrière. Il y a mon mari qui est le Tech et c'est lui qui a dressé notre IA. J'aime bien le mot "dresser une IA" puisque c'est à peu près ça. Et puis il y a il y a moi qui fait le reste on va dire qui. Moi j'ai un Master Recherche en Sciences de l'Information et de la Communication et donc par définition je m'intéresse beaucoup à tout ce qui est science du langage et la manière de communiquer entre humains, bien entendu ; mais il y a aussi le sujet de faire communiquer les humains avec L'IA et et donc de d'avoir une conversation.
Donc notre coach, qu'est-ce que c'est ? On a une application mobile qu'on a développée pendant la Crise Covid : le constat aujourd'hui, et c'est pas nouveau : on a des sous-effectifs dans les hôpitaux dans les cliniques : plus assez de soignants médecins paramédicaux. Ça, on l'a vu avec l'affux massif de patients pendant le covid ; il y a eu des Numerus Closus etcetera qui ont fait qu'aujourd'hui on n'a plus assez de de soignants de manière générale. Ces soignants, en plus, ils partent à la retraite avec la démographie. Comment on fait pour soigner de plus en plus de personnes vulnérables, avec une population qui qui vieillit, alors qu'en face on n' a plus assez de soignants ?
Donc avec Jean-Michel Constantin on est parti de corpus scientifiques : il est aujourd'hui Président de la SFAR, la Société Française d'Anesthésie Réanimation. Et en fait , ce qu'on ne sait pas forcément, c'est que dans le monde hospitalier, quand on est au bloc ou en réanimation, les Soignants, bien qu'ils aient des milliers d'heures de formation, quand il y a une une urgence vitale, avec une personne qui est vraiment en détresse et bien il y a des checklists. Alors ces checklists elles sont souvent figées : elles sont présentées sous différents formats. On parle d'aides cognitives. Elles peuvent se présenter sous forme de de logigrammes :donc voilà c'est des branches avec des flèches : "si le patient a telles constantes et ben faut faire ci et cetera. Donc il y a des logiques conditionnelles. Souvent, c'est placardé dans les Samu Smur ou c'est dans les chariot d'urgence dans les hôpitaux. Et quand il y a une détresse, on les sort et on les feuillette et on on se raccroche à ces protocoles.
Et nous ce qu'on a fait, c'est pas nouveau : On sait qu' il y a des checklists qui existent, qui sont digitales. Donc nous on est parti de ce constat, parce qu'on on sait que ça marche très bien et à partir de là nous on s'est dit :"on veut créer un coach qui non seulement va permettre de bien exécuter en ayant des checklist interactives. Mais en partant des corpus figés, donc des PDF ou des images de logigrammes, on sait aussi générer du micro-apprentissage : c'est-à-dire que notre IA, et je vais expliquer comment ça marche, elle sait analyser et comprendre des documents figés et elle sait les transformer en quelques minutes en des contenus interactifs à la fois des checklists qui vont être utilisées par les Soignants en équipe et un programme de microapprentissage qui permet de s'approprier , de comprendre ces protocoles : Parce qu'on ne fait bien que ce qu'on prend ce qu'on comprend bien !
Donc les checklist, il ne faut pas les découvrir le cas échéant quand il a une urgence vitale : il faut les travailler en amont et il faut s'entraîner en amont sur le plan cognitif sur le plan intellectuel théorique et puis après on essaie de transformer l'essai on s'entraîne sur des mannequins pour savoir si on sait bien se coordonner en suivant bien la checklist quand on est une quinzaine autour d'un patient qui a vraiment besoin de réactivité .
Et donc voilà : et ce qu'on a fait, ça marche ! Ça marche dans le monde le plus difficile :les soins intensifs et la réanimation. Et donc depuis,grâce à l'IA générative et bien on l'adapte sur toute la chaîne de l'urgence et donc ça fait un an maintenant que on utilise les corpus de secourisme : les gestes qui sauvent, les premiers secours, Sauveteurs et Secouristes au Travail. Dansle monde hospitalier on parle d'AGFSU : c'est les premiers soins pour tous les cadres de santé : Tous les salariés d'un hôpital doivent pouvoir sauver une une victime le cas échéant.
Donc aujourd'hui on sait transformer tous ces protocoles figés que tout le monde oublie : en tout cas quand on est secouriste comme moi, et bien on a été formé peut-être il y a 2 ans 3 ans. On les les réactive pas souvent et notre coach, il renferme donc dans sa poche et sans réseau : en plus ça fonctionne sans réseau ni Wii ni téléphone : on a ces petits quiz pour retravailler le côté cognitif c'est un peu comme un Duolingo pour rafraîchir sa mémoire et quand il y a un accident, quand il y a une situation critique dans un hôpital, on sort la checklist et donc là on se raccroche en équipe à tout le protocole : on coche, comme le font les pilotes d'avion ! On s'assure qu'on est bien dans le script et qu'on qu'on se raccroche à ce qu'il faut faire.
Et tout ça ça marche ! On l'a testé scientifiquement dans au CHU de la Pitié Salpétrière le CHU de de Clermont-Ferrand. Et et c'est probant : il y a une première étude et là il y a une deuxième qui est en train d'être relancée à beaucoup plus grande échelle, là aussi multicentrique.
Et donc on fait un gain de temps énorme pour générer les contenus qui sont produits par notre IA et qui sont revus par des experts : on a un comité scientifique et pédagogique de plus de 15 personnes maintenant qui sont en pédiatrie, en réanimation,simulation, des infirmiers, des ingénieurs pédagogiques : Ils revoient ce qu'a fait l'IA et on a même une chaîne de revue humaine pour éviter des biais parce qu'il y a toujours des biais.
Donc pour contrer ces biais,on a trois à quatre paires d'yeux qui revoient ce qu'a fait l'IA. On a un premier correcteur qui revoit : ça c'est très rapide à relire. Souvent l'IA est très bonne : on a une note de 7,5i/ 10 en qualité de ce qu'elle produit. On a cependant des écarts types énormes : on a eu des des cas où on s'est pris les pieds dans le tapis : par exemple, l'arrêt cardio-respiratoire en réanimation c'était tout pourri : ils ont retravaillé et donc du coup le rendu final a été vu donc par quatre experts les uns à la suite des autres. On l'a redonné à manger à l'IA en disant : bah regarde ce que tu nous avais fait. Maintenant regarde le rendu qu'il faut obtenir.
Apprends de tes erreurs : il y a donc des boucles d'itération et donc ça grâce à ça, depuis 2 ans, on réussit à avoir un niveau de qualité qui s'enrichit et qui fait gagner un temps fou sur la génération.
Alexandra Carraz-Ceselli : "Donc en fait vous avez fait une énorme bibliothèque de données qui est sécurisée parce que vous l'avez vérifiée ; Et maintenant vous la déployez vous la rendez accessible à la fois avec ce côté ce que tu disais un peu la formation continue (plutôt que d'apprendre l'anglais le soir hop je je fais mes petites fiches de révision) et l'autre volet c'est en situation d'urgence, en situation pratique : j'ai besoin de ça et donc je peux aller piocher dedans. Et quelle est la vocation ?
Virginie Delplanque : "La vocation finale de Check it easy, c'est de former PLUS de personnes : comme je disais on a un déficit de Soignants et on a un déficit de même de secouristes. Globalement en France on est nul sur le nombre de citoyens salariés formés au geste de premier secours on doit avoir 40 % là où on a des supers modèles comme en Scandinavie où il y a 80 % de la population qui qui sait le faire. D'ailleurs 80, % c'est l'objectif fixés par le Président de la République mais on ne sait pas à quand, donc on va aider à accélérer la démarche. Onforme PLUS, mais avec une formation de très haute qualité donc la 2e vocation de de former MIEUX : en fait on permet de dissocier aujourd'hui on va vous dire et ben pour te former tu vas venir 7h on va t'abreuver d'information et puis c'est bien connu trop d'info tu l'info en fait au bout de 7 on ne va retenir déjà que 80 % des infos.
Et puis dans un mois, avec la courbe de l'oubli, onaura oublié 90 % de ce qu'on avait déjà intégré. Donc autant vous dire que la déperdition est énorme : le fait de pouvoir travailler par petite touche avec le microapprentissage, ça permet de s'assurer que l'info elle reste.
On a des mécanismes d'ancrage mémoriel : dans nos quiz, le coach demande l'information différemment donc l'information va finir par par rentrer. Et puis dans le coach, on monitore tout : de quand des quiz sont validés, on peut voir comment transformer l'essai : On va te donner un cas clinique qu'il va falloir résoudre sur un mannequin : Pour le résoudre, on utilise la checklist approprié qui permet de réduire le temps où on éloigne les patients les soignants. Donc on repense aussi la formation continue pour mieux former.
Alexandra Carraz-Ceselli : "Et c'est une techno française, c'est créé à Lyon ?"
Virginie Delplanque : "Oui, c'est créé à Lyon, dans le 1er arrondissement."
Alexandra Carraz-Ceselli : "Bravo Virginie ! C'est bluffant. Je pense qu'on on le partage tous. Merci de ce retour d'expérience
Nous remercions chaleureusement les acteurs qui nous font confiance et nous accompagnent dans notre mission de renforcer la qualité des soins des victimes et patients :
🔘 La Région Auvergne-Rhône-Alpes et son dispositif Pass'Région
🔘 L'ANPS, pour être pionnier et visionnaire dans une démarche qualité et innovation avec Check it easy
🔘 La fondation Emergences pour l'accompagnement de Check it easy
🔘 L'Alliance Sorbonne Université et son programme d'incubation MyStartup Program
🔘 La French Tech et BPI France pour l'attribution de la Bourse French Tech
🔘 Les membres du consortium Start-up and Go Auvergne Rhône Alpes pour l'attribution de la subvention Emergence
🔘 La CCI Lyon St Etienne Roanne et son accélérateur Novacité
🔘 La Métropole de Lyon et son programme d'accompagnement Sociétés à Mission
🔘 La Fondation Ramsay Santé, Pfizer Innovation France et INCO pour l'accélération au sein du programme Prevent2Care Lab
Merci !
Ensemble, pour sauver plus de vies.
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